Le samedi 24 septembre 2016, au lieu-dit sommairement DALLE ARAGO.
REMERCIEMENTS DE L’ASSOCIATION DES ANCIENS D’ARAGO
Envers toutes les personnalités d’enseignement du premier plan, civiles, militaires, religieuses, locales, départementales et nationales réunies pour applaudir à la pose d’une plaque méritée, commémoratrice, en l’honneur de l’ex Collège puis Lycée Arago, référencé à Perpignan.
« Au début de la « Drôle de Guerre » 1939-1940, dans cette ville, nous sommes 8 amis :
CARTOU, MOLINS, FIGUERES, ARGENT, TORCATIS, VILA, TAULERA, MARQUES,
élèves en Première A et Première A prime (leurs prénoms supprimés car subsidiaires), leurs noms sont accrochés à l’ensemble directorial COLLEGE LYCEE ARAGO constitué. »
Ils préparent l’examen du 1er BAC dans un climat non guerrier. Sous leur dictée, nous allons sourire, puis nous inquiéter, en attendant la victoire qu’ils espèrent.
« Nous sommes les Internés de l’Ecole. Nous devons apprendre et à ne pas oublier. Aussi les journées sont-elles bien occupées à chercher à faire et à satisfaire pour être bien noté, car le pays est en danger. Or, chacun sait que notre école est vieillotte et fragile, elle était collège, elle devient lycée. A nous d’essuyer les plâtres, aux autorités les félicitations à venir. A notre âge, on veut la justice et des solutions pour être « REÇUS ».
Et on attendra car on croit que voilà des trouvailles qui ne sont que des nécessités : les Maîtres sont maintenant des Professeurs. Les Professeurs Messieurs sont devenus des Dames très jolies et bien accueillies.
Cela suffit-il pour bien diriger quand tout le monde arme ? Seuls les sourires féminins sont là pour désarmer. Et puis, qu’enseigne-t-on dans de si vieux bâtiments : des langues auxquelles nul ne croit, pas plus qu’aux pays inventés, peut-être ennemis aujourd’hui ; de plus une Histoire qui est celle des autres où notre pays se réduit, supportant la moquerie en se laissant dépasser par manque de vitesse ? Donc que l’on s’inspire du Rugby Catalan et nous serons premiers partout et derniers à accepter le ridicule !
Pourtant, il y a ici du très bon en dehors des dimanches où nous sommes privés parfois de CANET et de son tram, aussi des jeudis, jours de colles à cause de notre mauvais anglais. Etonnant, on devient très proches, parce qu’elles nous comprennent, ces profs anciennes et ces demoiselles de plus en plus sympas, tout comme les pions parce qu’ils ferment les yeux sur nos évasions afin d’acheter des chichis fragis, ou peut-être aller au « rencard » de notre vie ? La totalité des élèves, tristes à l’idée de tous les avenirs qui s’annoncent (redoublements, succès aux examens, départs et retours au pays d’origine, arrivée de nos parents…), s’interrogent ? Serons-nous donc mobilisés ?
Et pour l’heure, où aller en vacances ? Peut-être en Cerdagne, excursionner en Andorre moyenâgeuse. Filer en Espagne, s’il le fallait, mais avec quelle aide et les dangers pour nos familles dispersées ? « ALEA JACTA EST, i com diu l’altre, mai morirem ».
« Donc, que notre sort soit dans la Victoire ».
Souvenirs interprétés par Jean-Dominique ARGENT et Albert TORCATIS, signant, ex-camarades des élèves cités, aujourd’hui les deux vivants, quasi centenaires, n’étant plus disposés à encore témoigner oralement.
ARGENT, auteur de l’ouvrage « Un Amour de Collège »
admirateur de Jean-Marie ROSENSTEIN, auteur du très grand recueil « Histoire du LYCEE ARAGO »
TORCATIS, mémorialiste, très peu valide, donc empêché le 24/09/2016.