Amicale des Anciens élèves du lycée Arago de Perpignan - AAA

Hélène LEGRAIS toujours aussi passionnante !

Hélène LEGRAIS toujours aussi passionnante !

Par France Bleu Roussillon

Connaissez-vous réellement Perpignan, ses rues, ses surnoms ? Partons au cœur de la Capitale du Roussillon en remontant le temps avec Hélène Legrais. Nous sommes sur une piste, celle d’une dénomination plutôt curieuse.

Dans quel quartier et dans quelles rues allez-vous nous emmener aujourd’hui Hélène ?

Les rues de Perpignan ont leur nom, officiel, dont certains pas piqués des hannetons, souvent après une traduction hasardeuse du Catalan au Français, mais saviez-vous que certaines ont aussi un nom officieux, décerné par la population et entré dans l’usage. Il y a les classiques : la « place de la cathédrale » que personne n’appelle Gambetta et l’avenue du Général de Gaulle qui est pour tout le monde l’avenue de la Gare. Mais il y a beaucoup plus savoureux !

Allez, je vous emmène à St Matthieu où c’est apparemment une spécialité locale. Je passe sur le carrer estret, la rue étroite pour des raisons évidentes, le carrer del gavatx, dont on a perdu le souvenir mais qui devait se sentir un peu isolé par moment, celui du balco de fusta, du balcon en bois, pour m’attarder sur la rue de la Pierre Trouée, entre la rue Foch et la rue Dugommier, qui doit son, vrai, nom à un anneau de pierre à l’angle de la rue du Four St François qui servait à attacher les bêtes de somme.

Tournez-vous vers l’immeuble en face de ladite pierre et vous découvrirez dans sa façade une niche abritant une statue de saint, c’est un classique. Raison pour laquelle pendant des siècles, les XVIIe, XVIIIe et sans doute même après, les matouets ont surnommé cette rue carrer de Sant Patomtom.

Qui ça ? Jamais entendu parler de ce saint …

Et pour cause ! Il ne figure ni dans le calendrier des Postes, ni dans le martyrologue, ni dans la liste des saints canonisés par l’Eglise catholique. En fait, les habitants du quartier ne se souvenaient plus quel était ce saint censé protéger cette maison et cette rue.

Aucune inscription sur la niche et aucun indice, un objet quelconque, un vêtement particulier, sur la statue. Elle était de facture assez grossière, le bonhomme était très rondouillard.

Comme on ne pouvait le laisser dans l’anonymat, St Matthieu, quartier « rouge » de la ville à l’esprit frondeur, le rebaptisa illico presto Patomtom qui est le terme qu’on emploie en Catalan pour désigner un gros bébé joufflu !

L’histoire ne dit pas si c’est le même artiste qui a « commis » le St Christophe l’Orellut du Vernet, aux oreilles démesurées, et le Sant Joan el geperut de la cathédrale qui est carrément bossu. Si c’est le cas, de deux choses l’une : soit il n’était vraiment pas doué, soit il avait une dent contre l’Eglise et ses saints. Je ne vois pas d’autre explication !

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