Les deux frères Adrien et Tristan Messager participeront lundi au défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées. Les deux jeunes catalans racontent leurs préparations et leurs ressentis avant le grand jour.
Pouvez-vous raconter votre parcours ?
Adrien : Je suis né à Perpignan en 1993, j’ai vécu dans les Pyrénées-Orientales (P.-O.) jusqu’à ma majorité. En sortant du lycée Arago, je suis monté à Paris pour suivre des classes préparatoires au Lycée Louis Legrand, puis j’ai intégré en 2013 l’école Polytechnique. Depuis 2018, je suis ingénieur à la Direction générale de l’Armement (DGA), au centre technique aérospatial de Balma, près de Toulouse. Je n’ai pas toujours voulu être militaire, personne de ma famille ne l’était avant moi. Mais j’avais envie de travailler au service de l’État. À la DGA, je suis ingénieur dans le domaine de la prévention des risques électromagnétiques. J’interviens dans de nombreux domaines, du terrestre au naval, à l’aérien en passant par l’espace et la cybersécurité.
Tristan : J’ai fait le même lycée, puis les mêmes classes préparatoires. Désormais, je suis en fin de première année à Polytechnique, il m’en reste encore trois. J’envisage de me diriger vers une carrière d’ingénieur, peut-être en lien avec les problématiques environnementales.
À quelques jours du grand défilé sur les Champs-Élysées, comment vous sentez-vous et comment se passe la préparation ?
Adrien : J’ai déjà défilé en 2015 lors de ma scolarité à Polytechnique. Je suis extrêmement fier et heureux de pouvoir renouveler l’expérience d’autant plus que mon petit frère sera présent dans le cortège cette fois. Nous sommes très complices depuis l’enfance, c’est émouvant de voir qu’il suit mes pas. Cette dernière semaine a été consacrée à l’entraînement. Tous les détachements se réunissent sur le camp militaire à Satory, près de Versailles, pour les dernières répétitions. Globalement, je me sens prêt, je suis heureux que ça se concrétise.
Tristan : C’est la première fois que je défile. Les répétitions se déroulent bien, on répète tous les matins pendant trois heures. On apprend à marcher en bloc, en ligne droite et de manière synchronisée. On commence à sentir l’événement venir avec les répétitions. C’est un mélange d’émotions. Il y a de l’excitation qui monte progressivement, aussi un peu de stress, car il faut s’appliquer et être concentré. J’ai vu mon frère défiler en 2015, j’avais 11 ans. Ça fait drôle de se retrouver de l’autre côté de la barrière dix ans après. En tant qu’élève officier, je porterai l’uniforme de Polytechnique. Il est reconnaissable par sa veste noire avec ses boutons dorés. J’aurai aussi le fameux bicorne et l’épée qui complètent la tenue. Ma délégation défilera en premier, après la délégation indonésienne, la troupe invitée cette année.
En tant que Catalans d’origine, qu’est-ce que cela représente de participer au défilé de la grande fête nationale ?
Adrien : Je suis très fier de représenter ma région d’origine pour cet événement emblématique qu’est le défilé du 14 juillet. J’aurai une petite pensée pour ma famille, pour mes collègues, mais aussi pour toutes les personnes que j’ai pu côtoyer dans les P.-O. depuis mon enfance. Nos parents aussi sont très heureux, ils viendront à Paris pour nous voir défiler tous les deux. Nous nous réunirons en famille le soir pour observer le feu d’artifice.
Tristan : Moi aussi je suis très fier de pouvoir emmener un bout des Pyrénées-Orientales sur les Champs-Élysées. C’est vraiment l’expérience d’une vie.